Dans les premières années de la construction des bases de la communauté européenne – la future Union européenne – les références principalent étaient liées à l’histoire et à la culture. C’était une réaction aux rudesses de la guerre et aux totalitarismes européens. A partir du déclin du XXe siècle, les références de plus en plus répendues se rapportent aux valeurs actuelles des droits et de la démocratie, essentielles pour le monde entier. Ainsi, les questions de la culture et de l’histoire sont souvent mises à l’écart ou, parfois, même rejetées. L’auteur se penche sur l’importance fondamentale des question de la mémoire et de l’histoire, ainsi que de la culture liée à ces deux notions, pour l’identité des habitants des pays de l’Union Européenne. Il s’agit de former les sociétés européennes multiethniques, d’origine diférente, unifant leurs identités variées à l’identité culturelle européenne. L’avenir de l’Union et de la démocratie unitaire dépend de la conscience des citoyens, des gens bien enracinés dans leurs propres cultures : nationales, religieuses etc. C’est Bronisław Geremek, grand Polonais et Européen, qui, il y a des années, l’a résumé ainsi : « Nous avons créé l’Europe ; maintenant, il nous faut créer les Européens ». L’histoire et la culture bien reféchies, profondes et humanistes, entièrement acceptées par les sociétés et les pouvoirs de l’Union, est une condition du succès de cette idées des « Européens », décisive pour l’avenir de cet organisme.
Dans les premières années de la construction des bases de la communauté européenne – la future Union européenne – les références principalent étaient liées à l’histoire et à la culture. C’était une réaction aux rudesses de la guerre et aux totalitarismes européens. A partir du déclin du XXe siècle, les références de plus en plus répendues se rapportent aux valeurs actuelles des droits et de la démocratie, essentielles pour le monde entier. Ainsi, les questions de la culture et de l’histoire sont souvent mises à l’écart ou, parfois, même rejetées. L’auteur se penche sur l’importance fondamentale des question de la mémoire et de l’histoire, ainsi que de la culture liée à ces deux notions, pour l’identité des habitants des pays de l’Union Européenne. Il s’agit de former les sociétés européennes multiethniques, d’origine diférente, unifant leurs identités variées à l’identité culturelle européenne. L’avenir de l’Union et de la démocratie unitaire dépend de la conscience des citoyens, des gens bien enracinés dans leurs propres cultures : nationales, religieuses etc. C’est Bronisław Geremek, grand Polonais et Européen, qui, il y a des années, l’a résumé ainsi : « Nous avons créé l’Europe ; maintenant, il nous faut créer les Européens ». L’histoire et la culture bien reféchies, profondes et humanistes, entièrement acceptées par les sociétés et les pouvoirs de l’Union, est une condition du succès de cette idées des « Européens », décisive pour l’avenir de cet organisme.
Jacques Le Gof parle à Hubert Łaszkiewicz de ses réfexions sur le métier d’historien, de son parcours intellectuel, des directions de recherche qu’il considèreimportantes et d’autres dontlesresultatsil croit décevantes. Jacques le Gofe donne aussi ses opinions sur l’état actuel du monde (justice sociale, écologie) non pas seulement comme un intelectuel mais aussi en citoyen.
Au cours de sa carrière scientifque, le professeur Jerzy Kłoczowski collaborait étroitement avec de nombreux historiens, à la fois de l’Europe occidentale et de l’Europe du Centre-Est. Il établissait des contacts avec des historiens français et belges dès la seconde moitié des années 1950. Peu après, il parvint pour la première fois à faire un voyage en Occident, approfondissant ainsi la collaboration. Des bourses de recherche et ses participations à des conférences lui ouvrirentl’accès au milieu scientifqueinternational et, par conséquent, àla possibilité de publier ses travaux. De même, le professeur Kłoczowski incitait efcacement ses collaborateurs et élèves de l’Université catholique de Lublin à s’engager sur la route de la collaboration internationale. Grâce à cela, cette même université vit la création d’un groupe de chercheurs, réunis autour du professeur Kłoczowski et de l’Institut de géographie historique de l’Église en Pologne, qui mettait en pratiqueles principes dela nouvelle vision historiographique, proposée par l’« école française ». Avecle temps, le professeur Jerzy Kłoczowski tissa desliens de collaboration avec les historiens les plus renommés de l’Europe, comme Jacques Le Gof, Gabriel Le Bras, Roger Aubert, Girolamo Arnaldi, Gabriele De Rosa, Jean-Marie Mayeur, Christopher N. L. Brooke et beaucoup d’autres. Cette activité commune dépassait souvent le stricte cadre universitaire, pour aboutir à l’émergence de liens d’amitié. La politique du maintien des contacts entre les milieux scientifques européens, menée par les professeurs de l’Université catholique de Lublin, ne visait pas seulement la volonté d’être informé des derniers développements des sciences humaines. En efet, elle était une lutte pour préserver l’indépendance des idées et faire sortir l’Université catholique ainsi que les autres milieux scientifques polonais du ghetto intellectuel dans lequel elles se trouvaient. Le rideau de fer n’était pas uniquement une frontière politique, mais également sociale. Cette collaboration, à laquelle participa activement le professeur Jerzy Kłoczowski, était destinée également à préparer les élites intellectuelles et, par conséquent, les sociétés au « retour » de l’Europe du Centre-Est en Europe.
Chantal Delsol, philosophe, historienne des idées politiques et romancière, se consacre depuis plusieurs années à la réfexion sur la question de l’identité européenne. D’après elle, l’Europe constitue une communauté culturelle, dont les racines plongent dans l’Antiquité gréco-romaine, le christianisme et le judaïsme. La philosophie européenne se caractérise par le recours à la notion de liberté personnelle et de vérité universelle. D’autre part, la chercheuse conclut que l’autre notion européenne fondamentale est celle de la dignité qui s’inspire de la conception de l’homme créé à l’image de Dieu. En interrogeant la situation de l’Europe contemporaine (surtout de sa partie occidentale), appelée par l’auteur « modernité tardive » ou « jour du Frankenstein », Chantal Delsol afrme qu’elle est en voie de perdre ses racines culturelles. De nos jours, la liberté est perçue comme une occasion de d’agir sans contraintes, la vérité est devenue subjective et changeante. Certains mouvements d’écologie et des courants de la philosophie contemporaine comparent la valeur de l’être humain à celle des autres composants de la nature. Cela a des conséquences directes en droit, notamment pour les questions de l’avortement et l’euthanasie. Chantal Delsol compare la situation en Europe occidentale à celle de l’Europe centrale. Le relativisme et l’individualisme excessifs entrent en confrontation avec la philosophie des droits de l’homme, au nom de la dignité et du pluralisme démocratique né de la pensée postcommuniste. À travers l’exemple des dissidentes de l’époque de la chute de l’URSS et de la rupture des années 1989-1990, elle montre que les sociétés de l’Europe centrale sont imprégnés de l’héritage européen. Pour cette même raison, Chantal Delsol soutient la nécessité de partager les pouvoirs politiques dans l’Union européenne et d’arrêter de traiter les pays de l’Europe centrale comme des périphéries face à ceux de l’Occident, considérés comme un centre. Une telle évolution serait incontestablement bénéfque pour l’Union européenne. La philosophie humaniste, développée par les penseurs de l’Europe centrale, fournit ainsi un contrepoids aux conceptions issues de l’Europe occidentale. Le discours sur l’Europe, proposé par de Chantal Delsol, est une réponse à la question de l’identité européenne et du rapport d’un Européen contemporain à son héritage culturel. Dans le débat sur les racines culturelles de l’Europe et les directions de son développement futur, focalisé généralement sur les problèmes économiques et sociaux, Chantal Delsol ofre donc une voix alternative, mettant l’accent sur l’approche personnaliste de l’être humain.
Les relations franco-polonaises sont un bon indicateur de l’état du système européen : en ce sens, la politique d’indépendance de la Pologne, en plus de la légitimité que lui confère sa pleine souveraineté nationale, est aussi une réaction à la perte de puissance de la France. Les dirigeants français, nombreux à se succéder durant la IIIe République, ont eu des visions diférentes de la politique à adopter à l’égard de la Pologne. Tous s’accordent cependant sur deux points : ce pays est un interlocuteur indispensable de la politique de sécurité française, mais il outrepasse son rôle lorsqu’il prétend prendre part aux négociations décisives entre grandes puissances. Dès lors, l’intimité que la France lui refuse, c’est auprès de l’Allemagne que le colonel Beck va la chercher. À plusieurs reprises durant les années 1930, le gouvernement polonais tente de participer à un éventuel directoire européen dont elle paraît de plus en plus incapable de prévenir le fait accompli. De la crise de Munich, résulte, au début de l’année 1939, la tentation très réelle du Quai d’Orsay et de l’étatmajor de dénoncer unilatéralement ce que l’on a appelé l’alliance polonaise.
The article presents the American view on East-Central Europe from the post-war period to the region’s great historic breakthrough which undoubtedly was the collapse of Communism in 1989 and the disintegration of the Soviet Union two years later. The analysis of American Slavic periodicals has proven that for almost half a century the region was of no particular interest for English speaking academics. Ignoring the Central European themes on American ground derived to a great extent from the specificity of Slavonic studies in the United States, the basic shape of which was created by Russian emigrants before the Second World War. The research on East-Central Europe, being part of the Slavic studies, was therefore dominated by specialists coming from Russia and thus in fact initially came down to the academic field called Russian/Soviet studies, which in turn led to the Russian perspective of looking at the history of the whole region of Central Eastern Europe. Despite the efforts of such historians as for example Oscar Halecki who as early as in the 1950s tried to overcome the Russian mainstream view, there was little interest in the East-Central European issues. The discussion taken by intellectuals (Kundera, Konrad, Miłosz) in the 1980s influenced the increase in popularity of the idea of East-Central Europe in the West. The groundbreaking events of 1989 resulted in the growth of interest in the region, which however turned out to be a short-lived phenomenon. In the following years the situation returned to the previous state when the Russian issues dominated American Slavic periodicals.